Chaque année, les célébrations du 24 juin sont l’occasion par excellence de se redire comme il fait bon être québécois, comme il fait bon vivre en ce coin unique du cosmos. Au calendrier des patriotes, c’est une journée essentielle, presque sacrée, que l’on encercle au crayon bleu azur. C’est un rendez-vous extraordinaire, marqué du sceau de la fierté.
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De la fierté, le dictionnaire du CNRTL offre la définition suivante :
Souci de sa dignité, respect de soi-même.
D’où l’on voit que la notion de fierté comporte une dimension proprement active. Être fier de ce que l’on est, cela suppose, en toute logique, une certaine responsabilité envers soi-même.
Car, la fierté, comme la sagesse, ce n’est pas un mot magique. Pour l’incarner, il ne suffit pas de l’invoquer. Encore faut-il agir en conséquence, et que cet agir soit raccord avec la dignité que l’on allègue posséder.
En ces temps éminemment périlleux pour l’avenir du Québec français, il m’apparaît essentiel de mettre en relief cette teneur éthique du mot fierté.
Au beau jour de notre Fête nationale, nos élites en particulier ne ratent jamais une occasion d’enfiler les chics habits de la « fierté ». Dans leurs allocutions de circonstances, ce mot vénérable se fait omniprésent. On l’associe volontiers à une valeur importante, cardinale même. J’imagine que c’est sincère.
Pourtant, il n’aura échappé à personne qu’au lendemain de la Saint-Jean, cette même « fierté » se montre déjà passablement plus discrète, comme si nos dirigeants s’empressaient de la remiser au fond de leur cabanon mental, non loin des décorations de Noël…
Bien sûr, il y a des exceptions notables. Et le Mouvement Québec français (MQF) tient à saluer tous ceux et celles qui, chaque jour, portent en eux « le feu sacré de l’amour de la patrie », pour citer le Patriote Ludger Duvernay, père de la Saint-Jean-Baptiste et de la Société du même nom.
À mon sens, le 24 juin devrait être non seulement l’occasion d’exalter notre fierté en paroles, mais aussi d’en dresser le bilan, en actes. Dans cette perspective, voici quelques questions susceptibles de nourrir la réflexion :
Où en sommes-nous actuellement dans la poursuite de nos aspirations?
Depuis l’an dernier, quels reculs, quelles victoires la nation a-t-elle enregistrés?
Qu’avons-nous fait, individuellement et collectivement, pour nous montrer à la hauteur de cette belle fierté que nous célébrons aujourd’hui?
Quelles actions, quels actes reste-t-il encore à poser pour garantir le respect de notre dignité?
Au regard des constats accablants sur l’état de notre langue commune, le temps n’est-il pas venu de soulever à nouveau, en toute sérénité, la question de notre avenir politique; celle de notre liberté, de notre indépendance?
Enfin, qui donc mérite notre confiance, notre méfiance dans la défense et l’avancement de nos intérêts collectifs?
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Au MQF, la fierté, ce n’est pas qu’une posture. Ce n’est pas un slogan. C’est un programme d’actions concrètes qui se déploie à l’année longue. En cela, vous pouvez toujours compter sur nous, comme depuis plus de 50 ans, pour continuer ce combat essentiel et salutaire.
Permettez-moi au passage de remercier – et de féliciter – chacun d’entre vous, fiers militants, donateurs, membres et sympathisants, pour votre soutien inestimable. Merci également, du fond du cœur, à la formidable équipe du MQF qui, chaque jour, s’investit corps et âme pour que nous atteignions nos objectifs les plus élevés.
Sur ce, une belle et douce Fête nationale à tous mes fiers compatriotes!
Et vive le Québec libre et français!
Maxime Laporte
Président du Mouvement Québec français
Ancien Président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal