Plus de 70 artistes se mobilisent pour le français

05 février 2012

Par Reine Côté, Branchez-vous.com, dimanche 5 février 2012

De midi à minuit, samedi, quelque 70 artistes ont défilé les uns après les autres sur la scène du Cabaret Le Lion d’or, le temps d’une prestation courte, mais suffisante pour exprimer leur fierté d’appartenir à la culture québécoise francophone. Initié par le Mouvement Montréal français, l’événement J’aime ma langue dans ta bouche avait été soigneusement mis en scène par son porte-parole, le comédien Denis Trudel, qui a tenu son micro d’animateur durant les 12 heures du marathon culturel.[…] «Il faut réagir. Il faut changer l’image des défenseurs de la langue française, qui sont perçus comme des brimeurs de liberté. Parler sa langue chez soi, c’est ça la liberté», a lancé M. Trudel. Il n’est certes pas le seul à le penser puisqu’une pléthore d’artistes a accepté son invitation de présenter un petit numéro sympathisant au «fait français» au cours de la manifestation-spectacle.

Fiers de vivre en français

Au tout début du deuxième bloc, cinq étudiantes du secondaire, d’origine Kabyle, ont dansé le baladi, toutes vêtues du costume traditionnel pour la circonstance. Le sourire aux lèvres, les membres de Tafsut étaient visiblement fières de prendre part à la fête du français.

Slameurs, conteurs, poètes, quel que soit le titre, l’art ou l’âge du performeur, chacun a livré son message pour signifier son affection à la spécificité francophone québécoise.

La comédienne Geneviève Rioux a rappelé que la culture francophone s’est longuement traduite par l’exportation des produits français…jusqu’à l’arrivée d’un certain Charlebois, artiste qui a rallié les générations. Elle a d’ailleurs lu les paroles de deux chansons écrites par le comédien Marcel Sabourin.

Une langue en danger?

Avec verve et quelques chiffres, le comédien Patrice Coquereau a tenu, quant à lui, à défendre la place du français dans le monde.

Le français, une langue morte? Les chiffres disent plutôt le contraire, selon lui. Faut juste savoir les lire. «Le français est en progression fulgurante. Il y a 220 millions de personnes au monde qui parlent français. Si c’est une langue morte, expliquez-moi pourquoi 75 chefs d’État s’inscrivent au Sommet de la francophonie?»

Après quelques extraits du défunt Pierre Falardeau lus par sa conjointe, Manon Leriche, le comédien Jacques L’heureux n’a pas hésité à qualifier le délaissement du français dans la métropole comme la «louisiannisation de Montréal».

Originaire des minorités francophones du Manitoba, par sa mère, et de la Saskatchewan, par son père, ce dernier a témoigné de la menace réelle d’un environnement anglophone sur une culture comme le français. En une seule génération, plus personne ne parle français dans sa famille.

Le député de Borduas, Pierre Curzi, sa conjointe Marie Tifo, Boucar Diouf et Paul Piché ont clos la soirée dans une ambiance festive.

Partager cet article :