Reportage – T. Malandrin, P. Véron – TF1 – 7 janvier 2022
La langue n’est pas un outil anodin. Au Québec, elle est même au cœur d’immenses inquiétudes politiques. Les habitants voyant l’anglais gagner irrémédiablement du terrain année après année.
Quand le PDG d’Air Canada a pris la parole devant la Chambre de commerce de Montréal, il n’a prononcé que très peu de mots en français en 30 minutes de discours. La compagnie aérienne fait partie des entreprises ayant l’obligation d’offrir un service en anglais et en français. Surtout Michael Rousseau vit dans une grande métropole francophone au monde, Montréal. C’était la stupeur et la colère chez les francophones car le patron d’Air Canada ajoute même qu’il est trop bien occupé pour apprendre leur langue.
L’incident n’a rien d’anecdotique. Le français a beau être la langue officielle du Québec. Sa pratique est en très net recul, essentiellement à Montréal. Et il est facile pour nous de constater. La loi québécoise prévoit que “les consommateurs de biens ou de services ont le droit d’être informés et servis en français”. En caméra cachée, nous nous sommes rendus dans différents endroits de la ville. Presque tous les responsables ne parlent pas français.
Les contrevenants encourent une peine qui peut aller jusqu’à 20 000 dollars canadien. Théoriquement dans la rue, la règle, c’est “aucun anglicisme”. Pourtant, au pays des panneaux “arrêt” au lieu de “stop” et de la “cueillette express” en guise de “click and collect”, les discussions se font souvent en anglais ou dans un mélange des langues de Molière et de Shakespeare comme le montre cette Québécoise dans la vidéo en tête de cet article. Mais certains Montréalais, attachés au français, sont désespérés. Héritage de ce qui était la Nouvelle France sous l’Ancien Régime, la langue française est-elle vouée à disparaître en Amérique du Nord ? Découvrez l’intégralité de ce reportage dans la vidéo ci-dessus.