Un Québécois au cœur d’une manifestation anti-monarchie lors du couronnement de Charles III

08 mai 2023

ARTICLE DU JOURNAL DE MONTRÉAL

ROXANE TRUDEL et CAMILLE PAYANT

Un Québécois a profité de sa présence à Londres, non pas pour célébrer le couronnement du nouveau roi Charles III, mais pour manifester contre la monarchie en compagnie de centaines d’Anglais.

«La couronne impériale britannique et la couronne canadienne ont causé des torts irréparables au peuple québécois, aux Acadiens, aux Métis, aux Autochtones. Et ces exactions, ses dictats constitutionnels successifs, ce sont des choses qu’on n’oublie pas, ou du moins qu’il ne faut pas oublier», a lancé d’emblée Maxime Laporte, avocat constitutionnaliste et président du Mouvement Québec français (MQF).

Déjà en Angleterre pour des raisons personnelles, l’ancien président général de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) s’est présenté à Londres samedi avec l’intention de joindre sa voix aux manifestations contre la monarchie qui se tenaient au Trafalgar Square, à un peu plus d’un kilomètre de la cérémonie de couronnement à l’abbaye de Westminster.

Sur les lieux, la foule de manifestants du groupe Republic était «compacte, […] contenue, encerclée par les policiers», a relaté l’avocat, qui a tenté de se mêler au groupe aux pancartes jaunes fluo «Abolissons la monarchie».

Les deux camps se répondaient, en scandant consécutivement «Long live the king» («Longue vie au roi») et «Not my king» («Pas mon roi»), dans un climat tendu.

Machine de répression

«On sent toute une machine de répression qui s’est mise en branle, et je trouve ça particulièrement choquant puisqu’il s’agissait de manifestants pacifiques, a martelé Maxime Laporte. Pour un début de règne, ça fait pas mal dur.»

À son avis, il serait grand temps pour le Québec de se distancier de la monarchie, ou du moins d’avoir «un débat de fond sur la nature de notre régime politique».

«Et surtout, sur la question de savoir qui est notre souverain. Est-ce que c’est Charles III, roi du Canada et du Québec, ou est-ce que ça ne devrait pas être le peuple québécois? Pour moi, la démocratie suggérerait que le dernier mot devrait revenir au peuple québécois», a-t-il ajouté.

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