COMMUNIQUÉ DE PRESSE – La SSJBM et le MMF accusent la ministre St-Pierre de censurer les études sur la situation du français.

03 décembre 2007

Montréal, le 3 décembre 2007 — La Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et le Mouvement Montréal français s’insurgent contre la censure directe, par la ministre St-Pierre, de certaines des études de l’Office québécois de la langue française.

Par exemple, à l’occasion du 30e anniversaire de la Loi 101, pour appuyer sa vision jovialiste de la situation du français, Madame St-Pierre a cité une étude selon laquelle les clients étaient servis en français au centre-ville de Montréal dans 90% des cas. Mais la ministre interdit la divulgation de la méthodologie de ladite étude, effectuée à l’été 2006. Des journalistes du mensuel Le Québécois ont même logé des demandes en vertu de la loi d’accès à l’information, en vain. D’autres études ont été censurées par la ministre.

Ainsi, lors d’un colloque de l’ACFAS (Association canadienne-française pour l’avancement des sciences) à l’Université McGill, le 16 mai 2006, une chercheuse de l’OQLF a carrément admis qu’on lui avait interdit de publier les résultats de son étude ! Le fait fut rapporté dans La Presse du 16 mai 2006.

Troisième exemple : l’OQLF a fait effectuer une étude prévisionnelle dont les résultats sont également tenus secrets par le gouvernement. Il semble même que les résultats du dernier recensement vont paraître avant ceux de cette étude qui était supposée les prévoir ! Le président général de la Société Saint-Jean-Baptiste, Jean Dorion, n’en revient tout simplement pas : «Cela dépasse complètement les bornes, affirme-t-il. L’indépendance de l’OQLF par rapport au pouvoir politique est une condition essentielle pour qu’elle remplisse son mandat d’évaluation de la situation du français de façon objective».

Il se demande aussi pourquoi les partis d’opposition restent silencieux à cet égard, comme d’ailleurs pour le dossier linguistique en général. Il rappelle qu’en 1996, le gouvernement de Lucien Bouchard était intervenu pour faire modifier un rapport sur la situation du français, causant la démission de ses auteurs, Josée Legault, politologue, et Michel Plourde, ancien président du Conseil de la langue française.

De son côté, Mario Beaulieu, président du Mouvement Montréal français, rappelle que «la loi prescrit que l’OQLF surveille l’évolution de la situation linguistique au Québec et en fait rapport tous les cinq ans. Le rapport de l’OQLF doit, de par la Loi, être présenté en 2007, et nous sommes au 3 décembre. Est-ce que la ministre va aussi interdire la publication de ce rapport? Est-ce qu’elle va intervenir pour l’édulcorer ? », d’interroger M. Beaulieu.

COMMUNIQUÉ

 

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