Dernièrement, notre président Maxime Laporte était de passage à la télévision pour commenter la nomination de la députée fédérale d’Outremont, Mme Rachel Bendayan, en tant que nouvelle ministre des Langues officielles. Le jour même de son entrée en fonction, celle-ci avait refusé par deux fois de répondre à la question lui demandant si, oui ou non, elle croit le français menacé au Québec. Ce n’est que quelques jours plus tard, devant le tollé généralisé, qu’elle a fini par reconnaître l’évidence.
Le reportage de TVA Nouvelles ayant été frappé d’une erreur de montage, voici une réaction écrite de notre président :
Provinssent-ils du Québec, nos dirigeants fédéraux se montrent toujours réticents à reconnaître l’évidence du déclin du français en ce pays… C’est un fâcheux réflexe, parfois conscient, parfois inconscient, qui s’accompagne de mille et une stratégies de mystification allant du tripotage de données à l’invention de nouvelles méthodologies douteuses, entre autres tours de magie à deux cennes. S’ensuit chaque fois la parade médiatique des bonimenteurs aux lunettes roses qui, en bons mercenaires, propageront à grands coups de spin la bonne nouvelle pour nous persuader que tout va bien, Madame la marquise. Bref, tout pour nier la tragédie de notre condition linguistique et nationale dans ce Canada qui, chaque jour, nous anglicise un peu plus.
Qu’une ministre canadienne des Langues officielles hésite momentanément à admettre que le français régresse, chose pourtant indubitable, c’est ou bien de l’incompétence, ou bien de la mauvaise foi, ou bien les deux. C’est au moins aussi nul que si un ministre de l’Environnement hésitait de la sorte à reconnaître la réalité des changements climatiques. Dans tous les cas, cela en dit long sur la faillite politique et morale de cet État qui ose encore se prétendre bilingue.
Ce refus de dire les choses telles qu’elles sont recèle en fait une peur, une peur panique, celle d’une remontée irrésistible de l’indépendantisme québécois, après 30 ans d’accalmie; sorte de sursaut devant l’impossible avenir du Québec français dans le carcan canadien. D’où cette manie de nos agents canadianisateurs de jouer à cache-cache avec le réel, de voiler ce qui est vrai, de mitiger nos pertes, d’euphémiser sur notre sort, de faire comme si de rien n’était, d’entretenir le tabou autant que possible, de pointer du doigt ceux qui alertent, de mépriser ceux qui veillent, ceux qui se battent… Et j’en passe. Heureusement, nous ne sommes pas dupes!