La semaine dernière, notre président Maxime Laporte a réagi au dépôt du rapport final du Comité sur la langue française de la Ville de Montréal, plus de deux ans et demi après sa création. D’où cet article paru dans le Journal de Montréal sous la plume d’Anouk Lebel, accessible en cliquant ici.
Pour en savoir davantage, voici un extrait des notes préparées par M. Laporte en vue de ses interventions médiatiques, et qu’il a aimablement accepté de nous partager :
Première série de remarques : Sous réserve de ce que je m’apprête à vous dire, le MQF salue le travail du comité et de son adorable présidente, Mme Louise Harel, pour qui j’ai la plus grande estime.
Deuxième série de remarques : Le comité aura pris plus de deux ans et demi pour livrer ses recommandations. Au terme de cette trop longue gestation, voici que la Montagne accouche d’une souris. Or, pendant ce temps, l’anglo-canadianisation de Montréal – qui, elle, ne prend jamais congé – s’est accentuée comme jamais.
Troisième série de remarques : Vous constaterez à la lecture du calendrier des rencontres du comité (reproduit à l’annexe 1 du rapport), que ni le MQF ni aucun groupe du mouvement national n’a été officiellement rencontré. Or, il faut savoir que la création de ce comité ainsi que du poste de commissaire à la langue française résulte en grande partie du travail de mobilisation et de persuasion du MQF, fer de lance du combat pour le français depuis 1972. Qu’on n’ait même pas daigné nous rencontrer, nous et nos experts, cela jette un sérieux doute sur le sérieux de l’exercice.
Quatrième série de remarques : On trouve dans ce rapport un certain nombre d’énoncés de principes, d’orientations et d’idées d’actions – certaines fort intéressantes –, mais aucun objectif mesurable, ni aucun échéancier, ni aucun indicateur qui permette une évaluation future des résultats. Et bien sûr, on n’a aucune idée à ce stade du niveau d’engagement réel de la Ville et de la mairesse Valérie Plante à mettre en oeuvre ces recommandations, non plus que du budget (toujours non chiffré mais que l’on espère « suffisant ») qui y sera consacré.
Cinquième série de remarques : Chose curieuse, on évite soigneusement dans le document de faire état de manière explicite du problème auquel nous sommes confrontés, si ce n’est en filigrane… Je parle du déclin tragique du statut et de la vitalité démographique du français à Montréal, seule métropole de la nation québécoise, au profit de l’anglais. C’est comme si l’on proposait des solutions à un problème qu’on n’ose pas nommer. Or, n’est-ce pas l’éléphant dans la pièce? N’est-ce pas, en soi, un enjeu dont on devrait se préoccuper, d’autant qu’il revêt une importance vitale pour la paix sociale?
Sixième série de remarques : Pour finir sur une note positive, voici les éléments du rapport qui suscitent nos applaudissements : l’insistance sur la notion d’exemplarité, l’idée de créer un bureau permanent de la langue française (même si, pour des raisons à la fois techniques et politiques, il faudrait lui adjoindre un conseil*), l’idée de faire du respect de la loi 101 une condition expresse de l’octroi d’un permis municipal. Il y a là un souci de positionner clairement Montréal en tant que métropole de langue française et, en cela, de lutter contre le phénomène d’anglo-bilinguisme, très en vogue en cette provincia.