COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Manœuvres antidémocratiques pour forcer la fusion du dernier Hôpital francophone de l’Ouest-de-l’île avec le MUHC

26 février 2008

Montréal, mardi 26 février 2008 — La Coalition pour l’Hôpital francophone de Lachine et le Mouvement Montréal français (MMF) dénoncent les manœuvres antidémocratiques récentes de l’administration intérimaire de l’Hôpital de Lachine pour tenter d’amener les médecins et les employés à accepter une fusion forcée avec le MUHC.

En effet, l’administration cherche à contourner le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) et son président, le Dr Paul Saba, en convoquant à seulement 48 heures d’avis une assemblée pendant laquelle se tiendra un vote capital, et cela, sans aucune possibilité de vote pour les intervenants qui ne peuvent s’y présenter. L’administration tente par cette manoeuvre d’éluder les résolutions adoptées le 25 septembre 2007, en assemblée générale des médecins, qui exigeaient un conseil d’administration autonome, un CMDP distinct et autonome ainsi qu’un DSP et un directeur général pour l’Hôpital de Lachine.

Pour la coalition, un vote est l’aboutissement d’un processus démocratique sérieux qui nécessite la plus grande participation et, de toute évidence, un préavis de 48 heures n’est rien d’autre qu’une manœuvre antidémocratique pour imposer de force la fusion du dernier hôpital francophone de l’Ouest de l’Île de Montréal avec le MUHC. De plus, les employés de l’Hôpital de Lachine ont été invités à une rencontre d’information où leurs représentants syndicaux n’avaient pas droit de parole. Pire encore, on y interdisait les questions sur les conventions collectives et sur le statut linguistique du dernier hôpital francophone de l’Ouest-de-l’Île.

Pour le président de la Coalition, Michel Pilon, « ce fut ni plus ni moins qu’une opération de tordage de bras : on a laissé entendre aux employés que si la fusion était rejetée, ils risquaient de perdre leurs emplois ». Rappelons qu’en juin dernier, en réponse à une pétition pour maintenir la mission du Centre hospitalier de Lachine, l’Assemblée nationale du Québec a adopté une motion visant à reconnaître « son statut unique dans l’Ouest-de-l’Île de Montréal, en particulier pour les francophones, en y maintenant des services hospitaliers et spécialisés ».

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard, avait évoqué la participation de l’Hôpital de Lachine au Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l’Université McGill en partenariat avec le MUHC. Mais le MUHC a plutôt proposé une fusion pure et simple : l’Hôpital de Lachine n’aurait plus de conseil d’administration propre ni d’accréditation syndicale distincte. Ce qui équivaut à l’assimilation de l’Hôpital de Lachine et, à long terme, à sa disparition comme unique institution hospitalière francophone de l’Ouest-de-l’Île de Montréal. L’ensemble des intervenants de l’Hôpital de Lachine s’est opposé à la fusion et a appuyé la Coalition, soit le CMDP de l’Hôpital de Lachine, le Syndicat des professionnel(le)s en soins de santé unis (PSSU), le Syndicat québécois des employé(e)s de service (SQEES, section locale 298, FTQ), le Syndicat des employés auxiliaires et de soutien (SCFP, FTQ), ainsi que l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

La coalition a reçu l’appui du corps médical de l’Hôpital de Lachine, du Conseil pour la protection des malades (CPM) et de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). Le président du MMF, Mario Beaulieu, considère que « l’intransigeance de McGill est inacceptable, car un compromis pour préserver le statut linguistique du dernier hôpital francophone de l’Ouest-de-l’Île est facilement réalisable ». Michel Pilon, président de la Coalition, précise que « l’Hôpital St. Mary, l’Hôpital juif de Montréal, l’Hôpital Santa Cabrini ainsi que l’Hôpital chinois de Montréal ont tous leur autonomie, pourquoi l’Hôpital de Lachine, le seul hôpital francophone de l’ouest de Montréal ne pourrait-il pas acquérir ce même statut unique? Plutôt que d’aller à contre-courant, l’administration intérimaire de l’Hôpital de Lachine devrait négocier avec McGill. Monsieur, le Ministre Couillard devrait respecter la volonté de l’Assemblée nationale au lieu de tenter d’implanter une fusion forcée ».

COMMUNIQUÉ

 

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