DANY BOUCHARD | LE JOURNAL DE MONTRÉAL | 29/10/2007
«La langue, c’est plus qu’une question de marché», défend le président du Mouvement Montréal Français, Mario Beaulieu. «L’ADISQ a toujours milité pour le français, pour le maintien des quotas de chansons francophones à la radio. Il faut que ça continue», plaide-t-il, maintenu d’un côté de la rue Saint- Denis par tout un contingent de policiers.
La controverse trouve son origine dans les propos du président de l’ADISQ, Paul Dupont-Hébert. Il aurait publiquement souhaité que les catégories du gala soient désormais ouvertes aux artistes québécois qui chantent en anglais, comme Simple Plan, Gregory Charles, Jonas et Pascale Picard, pour ne nommer que ceux-là.
«Il y a déjà deux catégories pour ceux qui chantent en anglais, argue M. Beaulieu, qui évoque celle de l’artiste s’étant illustré dans une autre langue que le français et celle de l’album anglophone de l’année. On pense, nous, que ça doit rester comme ça».
«Je suis d’accord avec eux»
Le sujet a évidemment interpellé plusieurs artistes venus au gala, à commencer par Kevin Parent, qui chante lui-même dans les deux langues. «Personnellement, je suis d’accord avec eux», a-t-il admis en parlant des manifestants. «Les Junos, c’est en anglais, l’ADISQ, c’est en français. Le gala, c’est une fête, mais c’est aussi la sauvegarde du patrimoine. Si ça n’avait pas été du français, j’aurais pas eu la carrière que j’ai».
Pascale Picard, jeune visage de la relève, était, elle, d’un autre avis. «Je chante en anglais, alors c’est sûr que j’ai un parti pris. Je suis ouverte à ça, c’est sûr», a-t-elle admis au sujet des intentions de l’ADISQ ».