Pas de français pour les touristes

19 juin 2006

SOURCE : MARIE-JOËLLE PARENT | LE JOURNAL DE MONTRÉAL | 19/06/2006

Les milliers de touristes qui débarqueront à Montréal pour le Grand Prix risquent de se faire servir d’abord en anglais dans les commerces du centre-ville.

C’est ce que révèle une enquête menée par Le Journal dans le secteur touristique du centre-ville.

Sur une cinquantaine de commerces visités rues Sainte-Catherine, Crescent, Peel, de la Montagne, Bishop et du boulevard de Maisonneuve, 28 accueillaient la représentante du journal par Hi! plutôt que par Bonjour!

«La langue d’accueil et de premier contact devrait être le français au Québec», déplore Gilles Paquette, de l’Office québécois de la langue française.

Impossible d’être servi en français

Dans six commerces, dont un bureau de change à deux pas du bureau d’information touristique, il était même impossible de se faire servir en français par l’employé.

Selon Léandre Dion, porte-parole de l’opposition officielle en matière de langue à Québec, «c’est très mauvais pour l’image de Montréal».

Ces constats surviennent alors que Montréal aborde cette semaine l’apogée de sa saison touristique.

Plus de 70 000 touristes sont d’ailleurs attendus uniquement pour le Grand Prix du Canada vendredi.

«On n’a jamais fait l’effort constant pour faire du français la langue commune à Montréal», déplore Mario Beaulieu, du Mouvement Montréal français (MMF).

Si le premier contact dans les commerces se fait d’abord en anglais, la conversation se poursuit en français dès que le client se manifeste en tant que francophone.

«Une très mauvaise tactique»

Selon Léandre Dion, le Hi! des commerçants est un signal d’engager la conversation en anglais.

«C’est une très mauvaise tactique commerciale», déplore-t-il.

M. Dion précise qu’un grand nombre de touristes viennent justement à Montréal pour l’attrait francophone.

«Ils ne veulent pas se faire aborder en anglais en premier lieu» déplore-t-il.

À la suite de l’enquête du Journal, l’Office québécois de la langue française et le gouvernement du Québec sont censés entrer rapidement en communication avec l’Association des commerçants du centre-ville pour faire une campagne de sensibilisation.

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