Artricle de Maude Dufour-Gauthier publié dans l’Action Régionale le 28 mars 2012
«La vague anglophone inonde en ce moment la ville de Montréal et maintenant, l’eau monte et se répand de plus en plus sur les banlieues [qui bordent l’île]», soutient le député indépendant Pierre Curzi. Selon lui, le phénomène d’anglicisation n’est pas encore vif, mais s’insinue sournoisement à travers la Montérégie. «Le Mouvement Montérégie français, créé il y a près de deux ans, est du même avis. Selon son Mario Beaulieu, le problème c’est que le gouvernement Charest, ainsi que ses prédécesseurs, «n’ont pas fait et continuent à ne pas faire respecter la loi 101».»
Aujourd’hui, dit Mario Beaulieu, «environ 35% des plaintes pour non-respect de la loi 101, qui sont faites à l’Office québécois de la langue française, viennent de la Montérégie». Pour le porte-parole, c’est un signe que la région n’est plus le bastion français d’autrefois. «On ne peut le nier, il y a quelque chose qui se passe!», ajoute-t-il, «le français commence à reculer».
«On agit comme si nous étions minoritaires, alors que c’est faux!», dit le porte-parole, en soulignant que c’est l’attitude typique du colonisé qui prévaut encore. «Aussitôt qu’on voit une personne d’une autre origine, on se met automatiquement à lui parler anglais. Ce n’est pas un comportement normal!» Pour Montérégie français, la solution est le respect de la loi 101, surtout au niveau des correspondances gouvernementales.
L’un des articles de la loi 101 stipule que le gouvernement doit correspondre avec sa population par le biais de la langue française. Ce qui signifie que tous les papiers, reçus par les citoyens québécois, venant d’un organisme gouvernemental seraient écrits dans la seule langue qu’est le français. Une chose qui est loin d’être respecté, selon Mario Beaulieu.
Le porte-parole considère cette attitude anormale. «Combien de temps je pourrais survivre à Toronto, en refusant d’apprendre l’anglais?», se demande-t-il en comparant l’attitude des Québécois à celle des Suédois et des Espagnols, qui ne font naturellement aucun compromis avec leur langue.